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Réseau "Sortir Du Nucléaire"
--> Le Réseau "Sortir du nucléaire" s'adresse à Attac pour travailler sur la question de l'énergie

1) Lettre aux militants et dirigeants d'Attac

2) Document en direction des militants et dirigeants d'Attac... et de tous les autres

3) Lettre ouverte à Bernard Cassen sur les "lobbies" Mardi 9 septembre 2003 Réseau

 « Sortir du nucléaire » Fédération de 650 associations 9 rue Dumenge 69004 Lyon Te : 04.78.28.29.22

Aux militants et dirigeants d'Attac Objet : Réflexions sur l'énergie en général et sur le nucléaire en particulier

Chers amies et amis, Lors de « Larzac 2003 », le Réseau « Sortir du nucléaire » a organisé un forum « Energie et service public » et a invité Attac, parmi d'autres organisations, à intervenir. Nous vous remercions d'avoir accepté cette invitation. Au cours du forum, votre représentante a abordé plusieurs questions qui nous tiennent à coeur, comme le développement des énergies renouvelables ou la préservation du service public. Nous savions à l'avance qu'elle resterait prudente sur la question du nucléaire puisque Attac n'a pas encore de position sur cette question. Aujourd'hui, nous nous adressons à nouveau à vous car nous pensons que les mois prochains vont se révéler cruciaux : le gouvernement français va présenter sous peu une loi d'orientation sur l'énergie qui comprendra très certainement la décision de relancer le nucléaire en France avec le réacteur nucléaire « EPR ». S'il était construit, ce réacteur ne serait pas seulement le 59ème du pays, mais aussi et surtout la tête de série d'un nouveau « parc » d'une quarantaine de réacteurs destinés à prendre la suite de ceux qui fonctionnent actuellement et qui arriveront en fin de vie d'ici 15 à 20 ans. Sans nous immiscer dans le fonctionnement de votre organisation, nous pensons qu'Attac a tout à fait vocation à se positionner sur cette question. Tout en espérant que vous nous rejoigniez bientôt dans le combat pour un plan de fermeture des centrales actuelles, nous pensons que, d'ores et déjà, vous pouvez rapidement vous prononcer pour un moratoire sur la construction de nouveaux réacteurs nucléaires. Ce serait une simple application du principe de précaution, tant les implications d'une telle décision dépasseraient très largement la seule question - déjà fondamentale - de l'énergie et auraient un impact très important sur les questions sociales, économiques, environnementales, etc.. Nous vous proposons de nous rencontrer dès que possible pour débattre de ces questions. Dans l'attente de votre réponse, nous vous proposons non pas toutes nos positions sur le nucléaire, mais celles qui nous semblent vous concerner ou concerner des thèmes que vous avez déjà pris en compte. Le CA du Réseau « Sortir du nucléaire » Document en direction des militants et dirigeants d'Attac Pourquoi prendre aujourd'hui une position par rapport au nucléaire. Attac est née il y a environ 5 ans, alors que le parc nucléaire français fonctionnait déjà à plein régime depuis près de 20 ans. Il n'était donc pas aberrant qu'Attac n'ait pas, en naissant, de position sur une question apparemment tranchée. Mais aujourd'hui la situation est totalement différente : le gouvernement veut relancer le nucléaire en construisant au plus vite le réacteur nucléaire « EPR », tête de série d'un nouveau « parc » d'une bonne trentaine de réacteurs destinés à prendre la suite de ceux qui fonctionnent actuellement et qui arriveront en fin de vie d'ici 15 à 20 ans. Il est vraisemblable que cette décision sera à l'ordre du jour de la prochaine session parlementaire... dans seulement quelques semaines. Il nous semble qu'Attac ne peut rester spectatrice d'un choix de société aussi important, engageant le pays pour près d'un siècle (sans compter la durée de vie des déchets nucléaires). De toute façon, il nous semble qu'il n'est tout simplement pas possible de ne pas se prononcer, car « qui ne dit mot consent » : en ne prenant pas position, Attac soutiendrait de fait les projets de relance du nucléaire. Quelles analogies entre les OGM et le nucléaire ? Vous avez rejoint le combat de nos amis de la Confédération paysanne (par ailleurs membre du Réseau « Sortir du nucléaire ») contre les OGM. Nous pensons qu'il y a des analogies fortes avec le nucléaire : - Le mythe de la science, à laquelle il ne faut pas mettre de limites et qui finira par apporter la prospérité à l'humanité, s'est effondré : le clonage humain, les OGM, voici au moins deux exemples où il faut refuser le « progrès ». Le nucléaire est tout aussi inacceptable (risques de catastrophes, déchets, etc... voir développements ci-dessous) - Il est possible (et souhaitable) de nourrir tous les êtres humains sans les OGM. De même, il est possible (et souhaitable) d'apporter l'énergie nécessaire à chaque humain sans le nucléaire. Dans les deux cas, le problème est la répartition scandaleuse des ressources et des consommations sur la planète. - Les OGM sont inacceptables par nature. Il n'est pas question d'accepter par exemple que 50% de l'alimentation provienne des OGM. De même, le nucléaire est inacceptable par nature. Les risques de catastrophes et la production de déchets nucléaires existeraient même avec moitié moins de centrales nucléaires. Et même avec une seule. - Les OGM prolifèrent en contaminant les autres cultures. Le nucléaire prolifère également : les trafics de matières fissiles « civiles » sont en augmentation permanente et permettent l'accès au terrorisme nucléaire et aux bombes atomiques. (Voir plus loin). - Les OGM comme le nucléaire illustrent le dévoiement des missions de service public. Il est nécessaire de s'opposer à la mondialisation libérale, mais aussi aux dérives étatiques lorsqu'elles imposent les OGM et le nucléaire en dépit du principe de précaution et contre l'avis des populations. Est-il possible de prendre une position seulement sur le nucléaire alors que la question de l'énergie est globale ? Dès leurs premières mobilisations dans les années soixante-dix, les antinucléaires ne se sont pas contentés de dénoncer - à juste titre - les risques nucléaires. Déjà à l'époque, il apparaissait clairement que le nucléaire impliquait un choix de société autoritaire (le slogan « Société nucléaire, société policière » n'a jamais été démenti !) et surconsommateur en énergie. Certes, des thèmes nouveaux sont apparus depuis, en particulier l'articulation entre le droit à l'énergie pour tous sur la planète et la lutte contre l'effet de serre. Non seulement nous prenons en compte ces questions, mais nous estimons même que seule la sortie du nucléaire permettra d'y répondre : elle ne pourra se faire qu'avec - un ambitieux plan d'économies d'énergie qui, dans les pays riches, réduira autant les consommations d'hydrocarbures que celles d' « électricité nucléaire ». - un développement maximal des énergies renouvelables, seule porte de sortie pour l'humanité et véritable chance pour les pays du Sud. (Nous approfondissons les réponses à ces questions plus loin dans ce document). En résumé, il n'est aucunement question de se prononcer contre le nucléaire sans s'occuper du reste. La lutte antinucléaire est basée sur des valeurs fondamentales du mouvement altermondialisation - l'intérêt collectif : il s'agit en particulier d'éviter une catastrophe nucléaire. Certes, il peut y avoir des catastrophes autres que nucléaires, on l'a bien vu avec AZF. Mais, aussi dramatique qu'il soit, ce désastre est resté confiné à Toulouse. Le risque nucléaire est incomparable à tous les autres. Lui seul peut condamner un pays entier pour des siècles, contaminer tout un continent, entraîner d'effroyables mutations génétiques. - la solidarité avec les peuples des pays du Sud. (Voir plus loin) - la solidarité avec les générations futures qui ne doivent pas assumer « nos » déchets nucléaires (Ce sont en réalité ceux des pro-nucléaires, mais ils engagent hélas tout le monde). Certes, d'immenses quantités de ces déchets ont déjà été produites... raison de plus pour ne pas en rajouter ! - l'exigence démocratique : le parc nucléaire français a été construit à grands renforts de compagnies de CRS et de gaz lacrymogènes, mais aussi de « corruption légale » : des millions de francs pour les communes « élues ». Par ailleurs, le lobby nucléaire français ne construit actuellement de centrales nucléaires qu'en Chine, pays où les militants antinucléaires (mais aussi les autres !) sont morts ou, au mieux, emprisonnés. Par ailleurs, dix-sept ans après, la vérité sur les conséquences réelles de la catastrophe de Tchernobyl est toujours étouffée, tant en France qu'en Ukraine et en Biélorussie. - la résistance à l'oppression : la question du nucléaire est la seule sur laquelle des organisations qui prétendent faire partie du mouvement social (nous ne parlons pas ici d'Attac) sont solidaires des dirigeants des multinationales ( en l'occurrence EDF, Areva) et des gouvernements de droite comme de gauche. Nous ne pensons pas que le fait de « tenir » les richissimes Comités d'entreprise des centrales nucléaires autorise à renier toutes les valeurs du mouvement social. Lorsque des compagnies de CRS matraquent des manifestants du mouvement altermondialiste, que ce soit à Gênes ou devant une centrale nucléaire, il n'est pas possible de « se tromper de camp ». Accès à l'énergie pour tous (en particulier habitants des pays du Sud) La remise en cause des déséquilibres entre le Nord et le Sud est un thème qui, à juste titre, vous est cher. La question de l'énergie est un élément central de ce thème. Nous pensons bien entendu que les habitants de toute la planète ont le droit fondamental d'accéder à l'énergie, ne serait-ce qu'au minimum nécessaire pour ne pas être simplement en survie. Il existe des projets fous de construction de centrales nucléaires partout sur la planète. Au-delà de la multiplication des risques de catastrophe et des déchets nucléaires, il manque aussi... les demandes des populations : on n'a jamais vu un peuple manifester pour obtenir des centrales nucléaires. Par ailleurs, il n'y a pas dans la plupart des pays les « autoroutes » de lignes très haute tension qui quadrillent la France. Il est pratiquement impossible que de tels réseau puissent être construits partout sur la planète. Ce ne serait d'ailleurs pas souhaitable (cf intervention de François Dufour lors de Larzac 2003), ces lignes causant des dommages terribles aux troupeaux (et sûrement aussi aux humains), sans parler de leur fragilité (cf USA cet été ou tempête de 1999 en France). Au contraire, les énergies renouvelables permettent un accès rapide à l'énergie minimale vitale, avec un impact écologique limité, sans nécessaire soumission à des multinationales, sans risque d'effondrement des réseaux, etc. Ces énergies constituent une chance formidable pour les pays du Sud et pour la planète. Equité entre le Sud et le Nord Comment demander aux pays du Sud de se contenter prioritairement des énergies renouvelables alors que nous surconsommons pendant ce temps ? Justement, la sortie du nucléaire n'est possible chez nous qu'avec un ambitieux programme de réduction de la consommation et de développement des énergies renouvelables. Et, réciproquement, une importante réduction de la consommation ne peut être mise en oeuvre que simultanément à un plan de sortie du nucléaire, car le nucléaire crée la consommation autant qu'il y répond. (Voir à « Service public »). Or, alors qu'elle est déjà incroyablement élevée, on nous annonce 30% d'augmentation de la consommation électrique française d'ici 2010 ! C'est un intolérable coup de force. C'est exactement l'inverse qu'il faut faire ! D'ailleurs, différentes études, dont celles de la très officielle Agence internationale de l'énergie (AIE), montrent que les pays riches peuvent réduire assez facilement de 50% leur consommation énergétique. Seul problème : les lobbies pétroliers et nucléaires dirigent la manoeuvre et n'ont d'autre objectif que de faire consommer toujours plus. La seule porte de sortie pour l'humanité est la sobriété énergétique, au Nord comme au Sud (avec satisfaction des besoins fondamentaux). La lutte contre l'effet de serre Objectif hautement altermondialiste - à juste titre - depuis que l'importance des questions environnementales est reconnue. L'industrie nucléaire, dégageant peu de CO2, serait la solution incontournable. C'est perdre de vue la seule raison pour laquelle il est effectivement nécessaire de lutter contre l'effet de serre : il s'agit de laisser aux générations futures une Terre habitable. Il est donc insensé de poursuivre cet objectif en contaminant la planète pour des centaines de milliers d'années avec le nucléaire. Autant soigner la peste avec le choléra. Il faut absolument lutter contre le réchauffement climatique, mais pas avec le nucléaire ! D'ailleurs, la canicule de l'été 2003 est un indice supplémentaire de ce que le nucléaire ne nous a pas protégés du réchauffement climatique. Dix-sept ans après Tchernobyl, nos « élites » découvrent avec stupéfaction que les frontières n'arrêtent pas plus les bouffées de chaleur que les nuages radioactifs... De toute façon, la majeure partie des gaz à effet de serre est produite par les transports, l'industrie, l'agriculture... Bien sûr, on nous propose de construire sur la planète des milliers de centrales nucléaires et de passer aux transports « tout électrique ». Voir ci-dessus (« Accès à l'énergie pour tous ») que c'est une « solution » à la fois intolérable et de toute façon heureusement impossible. La seule solution consiste à imposer les économies d'énergie (dans les pays riches), les énergies renouvelables (partout) et, en transition, les centrales au gaz avec cogénération et trigénération (récupération de la chaleur et production de froid). Ces centrales ont un bilan énergétique et écologique meilleur que celui des centrales nucléaires qui, elles, rejettent la chaleur dans l'environnement... (à suivre)

Ecrit par Zapping2, le Lundi 15 Septembre 2003, 08:24 dans la rubrique "Articles locaux ".

Commentaires :

xanath
16-09-03 à 22:09

ici aussi, c'est dense!